Anna AKHMATOVA

(1889-1966)









Bien que native dOdessa, Akhmatova vécut presque toute sa vie à Saint-Pétersbourg-Petrograd-Leningrad. Elle épousa en 1910 le poète Nikolaï Goumiliov et fonda, avec lui et dautres poètes, la Guilde des Poètes. En 1912 naquit son fils Lev et parut son premier recueil Le Soir, qui la rendit immédiatement célèbre. Deux autres recueils furent publiés en 1914 et en 1917. En 1918, elle divorça de Goumiliov, qui fut arrêté et fusillé en 1921. Lombre de cette mort pèsera sur toute sa vie et sur celle de son fils.

À partir de 1921 débuta une longue période de silence. Qualifiée de « poète dalcôve » et de « décadente », Akhmatova ne répondait pas aux critères de lépoque. Bien que le nouveau régime lui fût profondément étranger, elle ne voulut pas quitter son pays, comme nombre de ses amis, et vécut dès lors dans le dénuement et lattente de larrestation. Mais cest sur son fils, ses amis (entre autres Mandelstam) et son troisième mari que sabattirent les persécutions de lÉtat soviétique. Lev fut arrêté à plusieurs reprises et fit de longs séjours dans les camps.

Le Requiem fut écrit au plus fort des répressions, en hommage à toutes les victimes de la Terreur.

Akhmatova fut de nouveau publiée pendant la guerre et retrouva son public pendant quelques années, mais en 1946, elle fut une fois de plus en butte à des persécutions, interdite de publication et exclue de lUnion des Écrivains.

Dans les années 60, à la faveur du Dégel, elle fut autorisée à faire deux voyages en Europe, elle nétait pas retournée depuis sa jeunesse.

Elle ne vit jamais publiés dans son pays ni le Requiem, ni ce quelle considérait comme son œuvre majeure, Le Poème sans héros, sur lequel elle avait travaillé pendant des années.

Et si le cycle Les Secrets du métier est paru en 1965 dans son dernier recueil, La Course du temps, celui des Élégies du nord n'a jamais vu le jour dans son ensemble avant sa mort.

Mais ses poèmes nen ont pas moins circulé pendant des décennies parmi des lecteurs fidèles.

Elle fait partie des plus grands poètes russes du XXe siècle.

Les éditions Interférences ont également publié un recueil de quatre cycles consacrés à Isaiah Berlin, L'Hôte venu du futur.