TRADUCTEURS

« Ignorer le traducteur, lui refuser toute considération, ne le nommer, la plupart du temps, que pour l'accuser, bien souvent sans preuves, d'avoir trahi celui qu'il a voulu interpréter, le dédaigner même lorsque son ouvrage nous satisfait, c'est mépriser les qualités les plus précieuses et les vertus les plus rares : l'abnégation, la patience, la charité même, et l'honnêteté scrupuleuse, l'intelligence, la finesse, des connaissances étendues, une mémoire riche et prompte...
« Il nous faut donc respecter, et même honorer publiquement, en la personne de l'habile et consciencieux traducteur, ces traces de perfections que nous adorons dans ce que nous concevons de plus élevé ; il nous faut donc louer, en même temps que son nom et que ses mérites, les puissances du monde intelligible par lui glorieusement et modestement manifestées dans le monde sensible. »

Valéry Larbaud

 

Publiant principalement des traductions, les éditions Interférences estiment que le rôle des traducteurs doit être mis en valeur. N’est-ce pas grâce à eux que les cultures et les langues peuvent échanger des trésors qui se fécondent mutuellement? N’est-ce pas eux qui donnent vie à un texte dans leur propre langue ?
Quand on parle d’un morceau de musique, on n’omet jamais de citer, après le nom du compositeur, celui de l’interprète ou du chef d’orchestre. À raison, car qui, hormis les musiciens, pourrait avoir accès à l'œuvre d’un compositeur si elle n’était pas interprétée ?
Et qui, hormis ceux qui parlent sa langue, pourrait avoir accès à l'œuvre d’un écrivain étranger, si elle n’était pas interprétée par un traducteur ?
Sans eux, bien des livres que vous avez lus, que vous lisez et que vous lirez encore, n’existeraient tout simplement pas pour vous...