Le poète russe post-symboliste Vladislav Khodassévitch (1886-1939) s'exila en 1922. Compagnon de Nina Berbérova jusqu'en 1932, il fut une figure importante des milieux russes émigrés à Paris, et, outre de la poésie, publia dans les journaux et les revues de l'émigration de nombreux souvenirs, que Nina Berbérova fut la première à rassembler.

Dans les souvenirs choisis de ce recueil, il raconte la Russie telle qu'il l'a connue dans son enfance, puis au début du XXe siècle, pendant ce que l'on appelle « l'Âge d'argent », et enfin, en tant que fonctionnaire sous le pouvoir des Soviets, avant de partir en exil.

Ces témoignages inédits en français frappent par leur fraîcheur et leur humour : le récit de ses premiers essais poétiques à huit ans est savoureux, et certaines descriptions de la bureaucratie soviétique en train de se mettre en place sont désopilantes.

C'est toute une époque qui revit sous cette plume talentueuse.

Son livre le plus connu, Nécropole, paru chez Actes Sud en 1991, demeure une source précieuse de renseignements sur les milieux littéraires russe de la première moitié du XXe siècle.