Au début des années vingt, tandis qu’à la faveur de la Nouvelle Politique Économique, la Russie se remet lentement de la guerre civile, de la famine, et de la terreur instaurée par le communisme de guerre, la vie littéraire et artistique reprend peu à peu son cours. Parmi diverses tendances et associations, le groupe des Frères Sérapion, dont Léon Lountz est l’âme et le porte-parole, se distingue par son esprit frondeur et par une conception résolument apolitique de la littérature : ils sont les seuls artistes russes, à l’époque, à affirmer que la valeur littéraire d’une œuvre n'a rien à voir avec l’idéologie que défend son auteur. Une opinion pour le moins subversive aux yeux des bolcheviks...

Le lecteur trouvera dans ce petit livre deux courts manifestes pétillant de fraîcheur et de bon sens, suivis d’une nouvelle farfelue et pleine d’humour qui est sans doute le premier exemple connu d’une anti-utopie issue de l’expérience communiste