Maupassant a écrit deux textes
intitulés Sur
l'eau : le plus
connu est une nouvelle racontant comment un pêcheur tombe sur un
cadavre dans un rivière, le second, que nous republions, est le
récit d'une croisière qu'il fit en Méditerranée. Ce récit donne
lieu à de magnifiques descriptions de la mer et à des réflexions
sur la navigation, mais aussi à des considérations sur la nature
humaine, sur la vie et sur la littérature.
Un
matin de 1888, Maupassant part naviguer en Méditerranée sur son
yacht le Bel-Ami,
accompagné de ses deux fidèles matelots, et...
« …
et déjà, il me semble que j’ai quitté depuis des semaines,
depuis des mois, depuis des années, les gens qui parlent et qui
s’agitent ; je sens entrer en moi l’ivresse d’être seul,
l’ivresse douce du repos que rien ne troublera, ni la lettre
blanche, ni la dépêche bleue, ni le timbre de ma porte, ni
l’aboiement de mon chien. On ne peut m’appeler, m’inviter,
m’emmener, m’opprimer avec des sourires, me harceler de
politesses. Je suis seul, vraiment seul, vraiment libre. »
Sur
l'eau
est
suivi d'un petit texte-testament qu'Ivan Bounine écrivit peu avant
sa mort après avoir relu cette œuvre de Maupassant.
Ces pages, qui ne sont bien
sûr pas inédites, méritaient d'être publiée séparément. Notre
édition se distingue par trois détails importants :
1) Reprenant l'édition
Ollendorf, nous éditons ce texte accompagné d'illustrations
de Henry Lanos, gravées sur bois par Georges Lemoine.
2) Nous le faisons suivre
d'un court essai
(traduit du russe) qu'Ivan Bounine
(prix Nobel de Littérature en 1933) a consacré peu avant sa mort au
marin Gérard, qui apparaît dans le texte de Maupassant, et qui
constitue une sorte de testament philosophique.
3) Et enfin, le texte de
Maupassant sera précédé d'un avant-propos.
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