Soixante ans après la disparition de sa mère, un homme lui en veut toujours d’avoir préféré mourir avec son amant dans une chambre à gaz plutôt que de fuir avec lui, son fils. Un autre est hanté toute sa vie par sa sœur, morte dans un camp avant sa naissance. Un vieil homme revient dans la ville de son enfance, deux vieilles femmes se souviennent…

Parents, enfants, frères et sœurs, destins croisés, désarticulés et alourdis par un passé douloureux, rencontres entre des vivants et des morts, bribes de souvenirs – Hanna Krall reprend ici certains thèmes qu’elle a traités dans d’autres livres (souvenirs de survivants de la Shoah et de leurs enfants), mais sur un mode encore plus dépouillé que d’habitude.

Tous les instants qu’elle juxtapose, toutes ces vies humaines éparpillées de par le monde, sont reliés par le fil secret et ténu de son regard et de ce style qui lui est si personnel, à la fois concret et poétique. 

Ceux qui connaissent déjà Hanna Krall retrouveront ici des échos de son œuvre, et ceux qui ne la connaissent pas pourront entendre, à travers ces fragments de destins, la musique d’une voix qui résonnera encore longtemps en eux une fois le livre refermé.