Dans
ce petit texte Virginia Woolf (1882-1941) évoque , à la
première personne, une promenade à travers les rues de Londres.
Sous prétexte d'aller acheter un crayon, elle ferme la porte sur le
monde familier de sa maison et part à l'aventure dans les rues,
ouverte à tout ce qu'elle voit, tout ce qu'elle croise, tout ce
qu'elle entend. Ce très bel essai est une description de l'errance
de l'esprit qui suit le fil ou plutôt les zigzags de la pensée,
comme un promeneur errant au hasard des rues, disponible à tous les
possibles.
Il
s'agit d'un magnifique exemple de l'art de Virginia Woolf, qui était
du reste une infatigable marcheuse.
Ce
texte est préfacé par Philippe Blanchon, poète, traducteur et
éditeur.
« Et
quoi de plus délicieux et merveilleux que de quitter les lignes
régulières de la personnalité et de bifurquer vers ces sentiers
qui mènent derrière les ronces et les troncs d’arbres épais vers
le cœur de la forêt, là où demeurent ces bêtes sauvages, nos
semblables ?
« Voilà
qui est vrai : s’échapper est le plus grand des plaisirs ;
errer au hasard des rues en plein hiver la plus grande des
aventures .»
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