ISBN 978-2-909589-39-8
13 euros
Vladislav Otrochenko
DÉTOURS
DE
BABEL
traduit du russe
par
Anne-Marie Tatsis-Botton
2018
90 pages
Voici un ouvrage étrange qui sort des sentiers battus. Louvoyant entre réalité improbable et inventions véridiques, Otrochenko joue avec la langue et l'imaginaire d'une façon qui n'est pas sans rappeler Borges.
Ce petit livre contient trois recueils de textes courts. Dans « Les langues de la tour de Nemrod », l'auteur présente différentes langues parlées par les peuples qui construisaient la tour de Babel, comme par exemple celle des Ziolks : « Toutes les paroles et tous les écrits des Ziolks sont en réalité des proverbes, des dictons et des expressions toutes faites. Il n’existe pas de libres associations de mots dans la langue ziolk. Ni de mots libres. Il n’y a pas de dictionnaires ziolks où les mots seraient livrés à eux-mêmes. Il n’y a pas chez les Ziolks de pensée qui aurait besoin de mots ayant une existence propre. » Ou celle des Iourougoundes : « Tout mot de cette langue consiste en un assemblage de sons bien défini mais privé de sens. Le sens, c’est le silence qui le donne. Le silence est le fondement du langage iourougounde. »
Les « Figures du Don » mettent en scène des personnages légendaires et loufoques de ce fleuve dont la rive droite (le côté de la Crimée ») est en Occident et la rive gauche (« le côté des Nogaïs ») est déjà en Asie.
Dans « Récits sur Catulle », Otrochenko raconte la genèse de certains poèmes de Catulle : « Tout ce que j’écris sur lui est vraisemblable. Je ne me suis jamais écarté de cet intrigant personnage, poète romain innocent, fou et bienheureux, l’idiot qui a reçu le baiser divin. C’est l’image qui est née en moi et que j’ai profondément aimée. »