Guillaume APOLLINAIRE

(1880-1918)

Né à Rome d'une mère polonaise et sans doute d'un officier italien, il connaît avec son frère une enfance nomade et fait ses études en France.

En 1900, il se fixe à Paris et commence à publier des articles et des poèmes.

En 1901, il est engagé comme précepteur de la fille de la vicomtesse de Milhau, qu'il accompagne en Allemagne où il séjourne un an. Son amour non partagé pour la gouvernante anglaise, Annie Playden, lui inspire « La Chanson du mal-aimé ».

En 1902-1904, il prend le pseudonyme d'Apollinaire, fréquente des artistes, et fonde une revue littéraire.

En 1907, il fait la connaissance de Marie Laurencin, et commence à vivre de sa plume.

En 1911 paraît le Bestiaire ou cortège d'Orphée, illustré par des bois de Derain.

1912-1903 : il fonde avec des amis la revue Les Soirées de Paris, rompt avec Marie Laurencin et déménage 202 bd Saint-Germain. Parution du recueil Alcools.

En 1914, il réussit, non sans mal, à s'engager dans l'armée française, et commence à publier des calligrammes. Il correspond avec Lou (Louise de Coligny), puis à partir de 1915, avec Madeleine Pagès.

1916 : en mars, il est blessé à la tête par un éclat d'obus. En octobre, parution d'un recueil de contes,  Le Poète assassiné.

1917 :  Il crée le terme de « surréalisme » et sa pièce, Les Mamelles de Tirésias, est qualifiée de « drame surréaliste ».

1918 : il meurt le 9 novembre de la grippe espagnole, après avoir épousé Jacqueline Kolb.

 

Une belle Minerve est l'enfant de ma tête
Une étoile de sang me couronne à jamais
La raison est au fond et le ciel est au faîte
Du chef où dès longtemps Déesse tu t'armais

C'est pourquoi de mes maux ce n'était pas le pire
Ce trou presque mortel et qui s'est étoilé
Mais le secret malheur qui nourrit mon délire
Est bien plus grand qu'aucune âme ait jamais celé

Et je porte avec moi cette ardente souffrance
Comme le ver luisant tient son corps enflammé
Comme au cœur du soldat il palpite la France
Et comme au cœur du lys le pollen parfumé

Calligrammes