Issu d'une riche famille aristocratique, le prince Piotr Viazemski fait ses études à Saint-Pétersbourg, puis combat les armées napoléoniennes pendant la campagne de Russie. Dès 1815, il compte parmi les poètes les plus prometteurs de son pays, et fait partie du célèbre cercle littéraire Arzamas. L'année 1816 voit le début de son amitié avec Alexandre Pouchkine.

En 1817, il part à Varsovie et participe à la rédaction d'un projet de constitution pour la Russie ; il signe en 1820 une lettre demandant l'abolition du servage qui est présentée à l'empereur Alexandre 1^er. Cette lettre est mal reçue, et Viazemski est écarté.

En 1830, il obtient un poste au ministère des Finances et s'installe à Pétersbourg.

Les années 30 sont marquées pour lui par une controverse avec Pouchkine et Joukovski à propos de l'écrasement de l'insurrection de Varsovie. Mais aussi par la parution de sa traduction d'Adolphe, de Benjamin Constant, et des Sonnets de Crimée, de son ami Adam Mickiewicz. Ainsi que par des drames personnels, comme la mort de deux de ses enfants et de plusieurs de ses amis, dont Pouchkine, avec lequel il a eu une abondante correspondance.

Il fait des séjours en Europe, rencontre Stendhal et Saint-Beuve, Chateaubriand, Lamartine, Victor Hugo.

Il revient aux affaires dans les années 1850,  sous le règne d'Alexandre II, en tant que vice-ministre de l'Éducation et membre du comité de censure.

Il démissionne en 1863 pour raisons de santé, fait de fréquents séjours en Europe, notamment en Allemagne. Il décède à Baden-Baden à l'âge de 86 ans, et ses cendres sont rapatriées à Saint-Pétersbourg.

Dans ses Carnets, dont certains passages sont publiés aux éditions Interférences sous le titre J'ai vécu, par le biais de portraits, d'aphorismes, d'anecdotes, de réflexions sur les mentalités de son temps, et de considérations sur ses contemporains et sur l'histoire de la Russie, Viazemski dresse un tableau plein d'esprit et de finesse de la société russe du XIX^e siècle, mais aussi de la condition humaine, tout en mettant en lumière des problématiques qui demeurent toujours d'actualité.