Que se passe-t-il dans la tête de gens qui s'ennuient en attendant un train ou en rentrant de leur travail, et qui observent ceux qui les entourent d'un œil à la fois sarcastique et tendre ?

Que se passe-t-il dans la tête de gens dont la vie banale est soudain ébranlée par un incident et qui prennent conscience d'une dimension d'eux-mêmes qu'ils ignoraient ?

S'il est plutôt connu en tant qu'auteur de nouvelles terribles sur la guerre (Le Rire rouge), sur la folie (La Pensée), le mal (Le Gouffre, Dans brouillard) ou l'attente de la mort (Les Sept pendus, Le Gouverneur), Léonid Andreïev est aussi maître dans l'art de camper des scènes apparemment anodines et néanmoins révélatrices des petits travers humains, et de transformer des petits riens de la vie quotidienne en mini-drames qui donnent à réfléchir.

Militant anti-tsariste puis militant anti-bolchévique, Léonid Andreïev (1871-1919) est non seulement un auteur de grande envergure et un photographe particulièrement visionnaire, il est aussi une des consciences prémonitoires du siècle dernier. Ses récits constituent une fresque extrêmement vivante de la vie en Russie avant 1917.

 

L'ensemble de son œuvre en prose est parue aux éditions José Corti.